Me voici devant le vieux bâtiment de l'Université de Daugavpils (où je travaille). On retrouve bien sûr le style soviétique, massif et gris! mais on remarque le ciel bleu derrière (exceptionnel, aujourd'hui on a tempête de neige et de pluie).
Ca, c'est le nouveau bâtiment, dédié aux sciences. C'est aussi dans ses souterrains (oui vraiment!) que je joue au ping-pong!
Voici le théâtre/salle de concert/bibliothèque/salle de sport/office du tourisme/banque/librairie!
Et voici les photos de la Journée des langues, avec le quizz, et notre équipe de français!!
Et ce sont les photos de notre cours d'initiation au français aux lycéens de l'Académie de la jeunesse. Ils étaient donc très nombreux, mais je n'ai pu trouver que quelques volontaires pour mon activité... Mais au moins, ils sourient sur les photos, ils ont l'air de s'amuser! :)
lundi 28 novembre 2011
mardi 22 novembre 2011
Debriefing
Les examens ont donc été corrigés et rendus. En même temps, j'ai distribué à mes apprenants une biographie langagière à remplir ainsi qu'un bilan de leur apprentissage et de leur examen. Le but de ce "questionnaire" était avant tout de leur faire prendre conscience de leur rôle d'apprenant et ce que cela implique. Les apprenants lettons sont enfermés dans un système où ils sont sur d'obtenir leur diplôme, même sans travailler leurs cours. Les enseignants doivent leur mettre la moyenne, point. Ainsi, la plupart d'entre eux viennent en cours, s'assoient, et attendent que les 1h30 s'écoulent.. Ils sont totalement passifs en cours, le professeur a l'image d'autorité, c'est lui qui dirige le cours, qui parle et présente ses connaissances. Mon bilan avait dont pour but de "casser" cette image du professeur, et de faire comprendre aux étudiants que ce sont eux les acteurs de leur apprentissage, qu'ils doivent être actifs et conscients dans ce processus. Le deuxième objectif de ce questionnaire était de créer une communication entre mes étudiants et moi, puisque je leur demandais également comment le professeur peut améliorer les cours et les examens. Etant étrangère au système letton, je ne peux pas demander à mes élèves de s'adapter sans le faire moi-même aussi. Bien sûr je ne vais pas changer du tout au tout sous prétexte que mes apprenants me le demande. Mais il est aussi important pour un enseignant de se remettre en question et de demander conseil aux premiers concernés.
De plus, j'essaie aussi d'autonomiser mes apprenants et de les entraîner à la prise de parole spontanée. Ainsi, si nous lisons un texte, je vais demander que l'un d'entre eux commence puis un autre enchaînera, etc etc. Les premières fois n'ont pas été faciles, et nous avons parfois dû attendre quelques longues minutes jusqu'à ce que quelqu'un se sente mal et commence à lire. Mais à présent, je leur demande juste de lire, et ils prennent davantage la parole spontanément.
Voici un petit résumé de mes dernières expériences avec mes apprenants:
L1 : nous arrivons enfin à la création d'une bonne atmosphère plus dynamique, plus ludique où les rires et les blagues sont au rendez-vous (je devrais créer un one woman show!). Surtout, nous sommes enfin parvenus à la création d'un groupe-classe incluant le professeur. Je ne suis plus extérieure à leur groupe, je fais partie à même titre qu'eux, dans cet apprentissage/aventure. Malheureusement, il me semble qu'une apprenante soit rejetée par le reste du groupe et soit sujette aux moqueries (je ne sais pas à quel point puisque cela se fait généralement en russe ou letton). Je ne sais pas trop quoi faire ni comment réagir à cela...
L2: c'est le groupe le plus travailleur, mais aussi le plus "rigide" dans son apprentissage. Le professeur est vu comme l'autorité de la classe, les activités ludiques sont mal acceptées, les cours surtout sont considérés comme des entraînements pour l'examen. Et surtout, la session d'examen a été un peu ressentie comme un échec pour tout le monde. Je m'attendais vraiment à un meilleur niveau, mais il est apparu que toutes les fois où je demandais si elles avaient bien compris le point étudié (c'est à dire toutes les cinq minutes environ!^^), et bien le "oui"répondu n'était pas très sincère.. Il n'y a donc pas de "vraie" communication dans ce groupe et c'est réellement dommage. J'ai donc essayé de leur expliquer tout ça, et j'espère que cela s'améliorera dans le futur.
L3: ils sont devenus beaucoup plus autonomes et viennent même en classe avec leur matériel maintenant! (ahh les petits plaisirs de la vie) Les résultats des examens ont été positifs pour tout le monde, cela leur a peut-être permis de prendre plus confiance en eux. Pourtant, ils doivent me rendre un DM d'analyse littéraire d'un poème jeudi, je leur demande deuis 3 semaines s'ils ont des questions ou besoin d'aide, et bien non, apparemment pas... J'appréhende un peu ces devoirs, puisqu'ils n'avaient jamais fait d'analyse littéraire avec introduction, développement et conclusion avant mon cours...
Il y a deux semaines, je leur ai demandé de faire l'analyse littéraire d'un texte en cours à l'aide d'un texte de Camus et de questions de compréhension. Au début, certaines ne voulaient pas, car avaient honte de leur travail (elles ont employé le mot "honteux" après l'avoir cherché dans le dictionnaire). Au final j'ai pu constaté un réel effort pour certains, une réelle analyse et rélfexion sur le texte.
On retrouve dans toutes ces expériences le thème de la passivité de l'apprenant. Les étudiants n'ont jamais vraiment dû analyser et réfléchir individuellement dans leurs études, ils ne sont que rarement "impliqués" dans leurs travaux.
Ainsi, l'un de mes objectifs de cette année est de pousser mes apprenants à avoir une réflexion sur leur travail et leur apprentissage. J'aimerais aider mes étudiants à devenir davantage "critiques".
De plus, j'essaie aussi d'autonomiser mes apprenants et de les entraîner à la prise de parole spontanée. Ainsi, si nous lisons un texte, je vais demander que l'un d'entre eux commence puis un autre enchaînera, etc etc. Les premières fois n'ont pas été faciles, et nous avons parfois dû attendre quelques longues minutes jusqu'à ce que quelqu'un se sente mal et commence à lire. Mais à présent, je leur demande juste de lire, et ils prennent davantage la parole spontanément.
Voici un petit résumé de mes dernières expériences avec mes apprenants:
L1 : nous arrivons enfin à la création d'une bonne atmosphère plus dynamique, plus ludique où les rires et les blagues sont au rendez-vous (je devrais créer un one woman show!). Surtout, nous sommes enfin parvenus à la création d'un groupe-classe incluant le professeur. Je ne suis plus extérieure à leur groupe, je fais partie à même titre qu'eux, dans cet apprentissage/aventure. Malheureusement, il me semble qu'une apprenante soit rejetée par le reste du groupe et soit sujette aux moqueries (je ne sais pas à quel point puisque cela se fait généralement en russe ou letton). Je ne sais pas trop quoi faire ni comment réagir à cela...
L2: c'est le groupe le plus travailleur, mais aussi le plus "rigide" dans son apprentissage. Le professeur est vu comme l'autorité de la classe, les activités ludiques sont mal acceptées, les cours surtout sont considérés comme des entraînements pour l'examen. Et surtout, la session d'examen a été un peu ressentie comme un échec pour tout le monde. Je m'attendais vraiment à un meilleur niveau, mais il est apparu que toutes les fois où je demandais si elles avaient bien compris le point étudié (c'est à dire toutes les cinq minutes environ!^^), et bien le "oui"répondu n'était pas très sincère.. Il n'y a donc pas de "vraie" communication dans ce groupe et c'est réellement dommage. J'ai donc essayé de leur expliquer tout ça, et j'espère que cela s'améliorera dans le futur.
L3: ils sont devenus beaucoup plus autonomes et viennent même en classe avec leur matériel maintenant! (ahh les petits plaisirs de la vie) Les résultats des examens ont été positifs pour tout le monde, cela leur a peut-être permis de prendre plus confiance en eux. Pourtant, ils doivent me rendre un DM d'analyse littéraire d'un poème jeudi, je leur demande deuis 3 semaines s'ils ont des questions ou besoin d'aide, et bien non, apparemment pas... J'appréhende un peu ces devoirs, puisqu'ils n'avaient jamais fait d'analyse littéraire avec introduction, développement et conclusion avant mon cours...
Il y a deux semaines, je leur ai demandé de faire l'analyse littéraire d'un texte en cours à l'aide d'un texte de Camus et de questions de compréhension. Au début, certaines ne voulaient pas, car avaient honte de leur travail (elles ont employé le mot "honteux" après l'avoir cherché dans le dictionnaire). Au final j'ai pu constaté un réel effort pour certains, une réelle analyse et rélfexion sur le texte.
On retrouve dans toutes ces expériences le thème de la passivité de l'apprenant. Les étudiants n'ont jamais vraiment dû analyser et réfléchir individuellement dans leurs études, ils ne sont que rarement "impliqués" dans leurs travaux.
Ainsi, l'un de mes objectifs de cette année est de pousser mes apprenants à avoir une réflexion sur leur travail et leur apprentissage. J'aimerais aider mes étudiants à devenir davantage "critiques".
lundi 14 novembre 2011
Journée des langues et anniversaire
Le 26 octobre dernier a eu lieu la Journée des Langues à l'Université de Daugavpils, ou la Valoda Diena. Un quizz géant a donc été organisé avec une équipe pour chaque langue enseignée à l'université. Les questions avaient pour thématique tout ce qui pouvait toucher aux langues en général et aux langues européennes plus particulièrement.
Nous avons donc monté une équipe pour le français, avec 2 étudiants de 1ere année, 2 étudiantes de 2e année et 2 étudiantes de 3e année. Eh bien sur 8 équipes, la française est tout de même arrivée en 2e position, médaillée d'argent! :D Je suis donc très fière de mes étudiants qui ont su répondre aux questions posées avec brio!
Nous avons aussi tenu un stand pour présenter la langue française et j'avais donc demandé à mes étudiants de préparer des petites activités à faire faire aux visiteurs. Ils se sont tous pliés au jeu, et nous avons donc passé un agréable moment à représenter la langue française!
Le 4 novembre dernier, ont été célébrés les 90 ans de l'Université de Daugavpils ( ce qui est très très vieux pour une université lettone), elle est en effet seulement 3 ans plus jeune que ce pays lui-même. A cette occasion a été organisée une cérémonie avec les personnalités importantes de Lettonie (chefs religieux, politiciens, ambassadeurs, directeurs et recteurs des autres universités lettones), bref, le gratin! J'ai donc eu la chance d'être invitée à cette cérémonie (j'ai par ailleurs personnellement rencontré l'Ambassadeur française avec qui j'ai pu avoir un entretien pour parler de mon expérience ici). J'avoue que cette cérémonie a été très très longue (4h30 à rester assis dans un théâtre à écouter des centaines d'invités prononcer des discours de félicitations dans une langue inconnue..) mais très intéressante.
Samedi midi, j'ai participé à un cours d'initiation à la langue et culture française organisé pour des lycéens de l'Académie de la jeunesse, une école particulière qui prépare les jeunes à leur entrée à l'université. Mon tuteur s'est donc occupé de toute la partie théorique du cours en letton, et j'ai donné la partie pratique (introduction aux bases conversationnelles du français). J'avais devant moi un groupe de 120 jeunes environ, mais je n'ai pourtant pu trouvé que 8 volontaires (les autres me disaient catégoriquement non) pour une activité... Bienvenue en Lettonie où le volontariat est une chose bien rare!^^
Mon appareil photo n'a malheureusement pas survécu à mon voyage en Lettonie.. Je ne peux pas vous poster de photos sur ce blog. Mais le Papa Noël devrait être généreux, et d'ici 2 mois, ce blog présentera quelques photos pour illustrer mes propos.
A bientôt!
Nous avons donc monté une équipe pour le français, avec 2 étudiants de 1ere année, 2 étudiantes de 2e année et 2 étudiantes de 3e année. Eh bien sur 8 équipes, la française est tout de même arrivée en 2e position, médaillée d'argent! :D Je suis donc très fière de mes étudiants qui ont su répondre aux questions posées avec brio!
Nous avons aussi tenu un stand pour présenter la langue française et j'avais donc demandé à mes étudiants de préparer des petites activités à faire faire aux visiteurs. Ils se sont tous pliés au jeu, et nous avons donc passé un agréable moment à représenter la langue française!
Le 4 novembre dernier, ont été célébrés les 90 ans de l'Université de Daugavpils ( ce qui est très très vieux pour une université lettone), elle est en effet seulement 3 ans plus jeune que ce pays lui-même. A cette occasion a été organisée une cérémonie avec les personnalités importantes de Lettonie (chefs religieux, politiciens, ambassadeurs, directeurs et recteurs des autres universités lettones), bref, le gratin! J'ai donc eu la chance d'être invitée à cette cérémonie (j'ai par ailleurs personnellement rencontré l'Ambassadeur française avec qui j'ai pu avoir un entretien pour parler de mon expérience ici). J'avoue que cette cérémonie a été très très longue (4h30 à rester assis dans un théâtre à écouter des centaines d'invités prononcer des discours de félicitations dans une langue inconnue..) mais très intéressante.
Samedi midi, j'ai participé à un cours d'initiation à la langue et culture française organisé pour des lycéens de l'Académie de la jeunesse, une école particulière qui prépare les jeunes à leur entrée à l'université. Mon tuteur s'est donc occupé de toute la partie théorique du cours en letton, et j'ai donné la partie pratique (introduction aux bases conversationnelles du français). J'avais devant moi un groupe de 120 jeunes environ, mais je n'ai pourtant pu trouvé que 8 volontaires (les autres me disaient catégoriquement non) pour une activité... Bienvenue en Lettonie où le volontariat est une chose bien rare!^^
Mon appareil photo n'a malheureusement pas survécu à mon voyage en Lettonie.. Je ne peux pas vous poster de photos sur ce blog. Mais le Papa Noël devrait être généreux, et d'ici 2 mois, ce blog présentera quelques photos pour illustrer mes propos.
A bientôt!
lundi 7 novembre 2011
Les premiers examens!
Voilà quelques semaines déjà que je ne vous avais pas écrit.. Il faut dire que ces dernières semaines ont été très chargées!
En effet, mon copain est venu passer une semaine ici la semaine dernière. Vous allez me dire "HMM c'est très personnel comme information ça!" C'est vrai, mais comme je l'ai dit précédemment, un prof est avant tout une personne, et notre bien-être personnel joue sur nos pratiques enseignantes.
Donc oui forcément cette petite visite m'a fait beaucoup de bien. Il est aussi intéressant de voir que mon copain, à qui j'avais pourtant décrit mon environnement, mes expériences ici, soit tout de même surpris par ce qu'il a vu. En effet, toutes les descriptions que l'on peut faire ne donnent que quelques indices seulement sur notre expérience ici, et il est bien difficile de réellement comprendre ce qu'il se passe dans les stages de mes collègues de classes et moi-même.
Dans ce blog, j'écris mes ressentis, donc les choses qui me marquent le plus, et laisse donc peut être de côté toutes ces petites choses, tous ces petits détails qui font pourtant partie du quotidien et qui forgent mon expérience ici.
Bref, revenons aux faits. Comme l'indique le titre de ce billet, nous sommes en pleine période d'examens! Enfin, seulement mes apprenants puisque j'ai décidé de mettre en place une session d'examens de mi-semestre, pour ne pas leur donner seulement une évaluation finale pour les partiels. Je pense plus juste d'évaluer tout au long du semestre, et aussi plus rassurant pour les apprenants, qui même s'ils sont dans un mauvais jour le jour de l'examen final, savent qu'ils sont aussi évalués sur le reste du semestre.
L'examen de grammaire des L1 a révelé ce à quoi je m'attendais un peu, mais pas à ce point-là! La majorité n'a clairement pas estimé important ni nécessaire de réviser pour l'examen. Certains n'ont même pas daigné essayer de produire des phrases entières.. J'avoue être frustrée, énervée, peinée, c'est aussi une grosse remise en question pour le professeur quand les étudiants ne sont pas motivés... J'en ai bien sûr parlé à mon tuteur, qui me conseille de ne pas le prendre personnellement. Pour lui, c'est même plutot normal de la part des étudiants. Apparemment la plupart aurait choisi le français aussi parce que l'université y proposait des places budgétaires, et donc les étudiants ne devaient rien payer. De plus, le redoublement n'existe pas vraiment dans le système universitaire letton, les professeurs font tout pour faire passer leurs étudiants. Ceux-ci sont donc presque assurés d'obtenir leur diplôme, même en travaillant le moins possible.. Forcément, pour quelqu'un d'extérieur à ce système cela peut paraître aberrant et très frustrant. Je confirme! :)
En revanche, je suis agréablement surprise par mes L3! Eux qui ont passé les deux derniers mois à se plaindre, à soupirer d'exaspération en cours, à me demander d'envoyer mes cours en email pour ne pas avoir à retravailler leur prise de note, eh bien, les résultats sont très positifs! Eux qui pensaient ne pas en être capables ont bien prouvé le contraire! C'est dans ces moments-là qu'il fait bon être prof, quand on regarde les copies de nos apprenants avec fierté, quand on sait que malgré les complaintes et les ressentis plutot pessimistes, l'apprentissage est bien là, le développement de savoirs, de savoir-faires, de méthodes apparait plus clairement. J'ai très hâte de faire la séance debriefing avec eux et de les féliciter!
L'examen des L2 a eu lieu aujourd'hui, je n'ai donc pas encore regardé ce qu'il en était, mais à la sortie de la salle, les étudiantes m'ont confié l'avoir trouvé assez difficile. Mais l'une d'elles m'a dit: "Ca parait difficile, mais peut-être que nous avons quand même réussi!" J'aime cet optimisme qui est souvent rare chez les apprenants. :) Il est bon de voir qu'ils prennent un peu plus confiance en eux!
En effet, mon copain est venu passer une semaine ici la semaine dernière. Vous allez me dire "HMM c'est très personnel comme information ça!" C'est vrai, mais comme je l'ai dit précédemment, un prof est avant tout une personne, et notre bien-être personnel joue sur nos pratiques enseignantes.
Donc oui forcément cette petite visite m'a fait beaucoup de bien. Il est aussi intéressant de voir que mon copain, à qui j'avais pourtant décrit mon environnement, mes expériences ici, soit tout de même surpris par ce qu'il a vu. En effet, toutes les descriptions que l'on peut faire ne donnent que quelques indices seulement sur notre expérience ici, et il est bien difficile de réellement comprendre ce qu'il se passe dans les stages de mes collègues de classes et moi-même.
Dans ce blog, j'écris mes ressentis, donc les choses qui me marquent le plus, et laisse donc peut être de côté toutes ces petites choses, tous ces petits détails qui font pourtant partie du quotidien et qui forgent mon expérience ici.
Bref, revenons aux faits. Comme l'indique le titre de ce billet, nous sommes en pleine période d'examens! Enfin, seulement mes apprenants puisque j'ai décidé de mettre en place une session d'examens de mi-semestre, pour ne pas leur donner seulement une évaluation finale pour les partiels. Je pense plus juste d'évaluer tout au long du semestre, et aussi plus rassurant pour les apprenants, qui même s'ils sont dans un mauvais jour le jour de l'examen final, savent qu'ils sont aussi évalués sur le reste du semestre.
L'examen de grammaire des L1 a révelé ce à quoi je m'attendais un peu, mais pas à ce point-là! La majorité n'a clairement pas estimé important ni nécessaire de réviser pour l'examen. Certains n'ont même pas daigné essayer de produire des phrases entières.. J'avoue être frustrée, énervée, peinée, c'est aussi une grosse remise en question pour le professeur quand les étudiants ne sont pas motivés... J'en ai bien sûr parlé à mon tuteur, qui me conseille de ne pas le prendre personnellement. Pour lui, c'est même plutot normal de la part des étudiants. Apparemment la plupart aurait choisi le français aussi parce que l'université y proposait des places budgétaires, et donc les étudiants ne devaient rien payer. De plus, le redoublement n'existe pas vraiment dans le système universitaire letton, les professeurs font tout pour faire passer leurs étudiants. Ceux-ci sont donc presque assurés d'obtenir leur diplôme, même en travaillant le moins possible.. Forcément, pour quelqu'un d'extérieur à ce système cela peut paraître aberrant et très frustrant. Je confirme! :)
En revanche, je suis agréablement surprise par mes L3! Eux qui ont passé les deux derniers mois à se plaindre, à soupirer d'exaspération en cours, à me demander d'envoyer mes cours en email pour ne pas avoir à retravailler leur prise de note, eh bien, les résultats sont très positifs! Eux qui pensaient ne pas en être capables ont bien prouvé le contraire! C'est dans ces moments-là qu'il fait bon être prof, quand on regarde les copies de nos apprenants avec fierté, quand on sait que malgré les complaintes et les ressentis plutot pessimistes, l'apprentissage est bien là, le développement de savoirs, de savoir-faires, de méthodes apparait plus clairement. J'ai très hâte de faire la séance debriefing avec eux et de les féliciter!
L'examen des L2 a eu lieu aujourd'hui, je n'ai donc pas encore regardé ce qu'il en était, mais à la sortie de la salle, les étudiantes m'ont confié l'avoir trouvé assez difficile. Mais l'une d'elles m'a dit: "Ca parait difficile, mais peut-être que nous avons quand même réussi!" J'aime cet optimisme qui est souvent rare chez les apprenants. :) Il est bon de voir qu'ils prennent un peu plus confiance en eux!
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